Épeigné les Bois est cité dés 816 sous le nom de SPANIACUS, dans un diplôme de Louis Le Débonnaire. Formant un fief relevant du château d’Amboise, cette paroisse appartint dès le IX ème siècle à l’abbaye de Villeloin possession qui fut confirmée en 1070 par Foulques Réchin et en 1253 par le Pape Innocent IV.
L’abbaye y fonda un prieuré dont le prieur portait le titre de seigneur d’Épeigné.
L’église
Sa façade occidentale fut restaurée à une époque récente, ajourée d’un triplet en tiers-point dont la baie médiane est plus haute que les deux latérales.
La nef, du XIII ème siècle, est divisée en deux travées carrées, voûtées de voûtes sexpartites, comme l’église de Nouans-Les-Fontaines, sa contemporaine. Les ogives transversales retombent sur des demi-colonnettes engagées. Chaque demi-travée est éclairée seulement au nord par une fenêtre en lancette.
Cette nef aboutit à un transept dont le carré et le croisillon méridional ont été revoûtés sur croisés d’ogives. Le croisillon septentrional est plus ancien. Il date du XII ème siècle et a conservé sa voûte en berceau.
Dans ce bras s’ouvre une absidiole semi-circulaire où l’on remarque une Vierge du XVIème siècle et deux statues provenant sans doute d’une Mise au Tombeau.
Le chœur a deux travées voûtées d’un berceau légèrement brisé, séparées par un gros doubleau de section carrée, sans mouluration. Il date du XIIème siècle, ainsi que l’abside semi-circulaire voûtée en cul de four qui termine l’église.
La Source de Saint Aignan
Sous l’église, le rocher est creusé d’un souterrain converti en chapelle dédiée à Saint Aignan, avec une source. Ce souterrain fut sans doute consacré à un culte païen antérieurement à la fondation de l’église.
Des processions avaient lieu jusqu’aux années 1950. La messe était célébrée pour la Saint Aignan et l’on descendait ce jour-là jusqu’à la source. L’eau aurait des propriétés curatives. Elle soignerait entre autre les croûtes de lait des bébés. Aujourd’hui encore, on y vient puiser de l’eau pour se soigner.
Au sud de l’église subsistent les bâtiments du prieuré qui datent du XV ème siècle mais qui ont été remaniés.
D’après « La Touraine Archéologique » de M. Rangeard
Chossay
Avant la Révolution, Chossay était un fief qui a été morcelé entre plusieurs propriétaires vers 1820.
L’entrée du hameau se fait entre deux piliers de pierre qui devaient encadrer un portail disparu. L’inscription de 1720 n’est plus visible sur les piliers d’entrée.
Le logis du maître a une toiture à la Mansart. Il est prolongé par un bâtiment de servitude qui a un pignon à rondelis.
La façade sud a été remaniée comme le montrent les ouvertures murées. Un petit escalier de pierre donne accès au rez-de-chaussée surélevé. Un couloir à colombage dessert les pièces. Dans un autre couloir, on note une inscription avec la date de 1797.
La petite aile nord contient un four à pain. Il reste aussi les bouches de deux autres fours à pain.
Le puits commun abrité dans un bâtiment est remarquable. Son treuil est muni d’une grande roue en bois.
Le toponyme de Chossay serait d’origine romaine et dériverait de Cauciacum ce qui semble indiquer l’ancienneté de lieu, lequel figure sur la carte de Cassini sous le terme . Dans le cartulaire de Villeloin, il existe une grande charte du 5 juin 1284 dans laquelle cent vingt-sept habitants d’Epeigné, nomment des procureurs pour les représenter dans un procès les opposant aux moines. Sept d’entre eux portent le nom de Chocé et l’un des procureurs se dénomme Guillaume de Chocé.
Maison du bourg
A côté de l'église, se dresse une maison du XIXe siècle au toit dit à l'impériale. C'est une toiture en forme de dôme galbé rappelant celle d'une couronne d'empereur. Les ardoises sont taillées en écailles. La commune a acheté puis réhabilité le bâtiment pour créer deux logements locatifs.